Et Nietzsche a pleuré, une claque philosophique

Quel livre magnifique je viens de finir à l’instant !

Il y a bien deux mois lorsque je lisais Nietzsche intensément, je cherchais un film qui lui était consacré, et j’ai été déçu de voir que seulement 3 films lui faisaient référence.

Le premier étant « le cheval de Turin » qui reçut un ours d’argent au festival de cinéma à Berlin, mais je crois qu’il n’est même pas présent physiquement dans ce film.

Ensuite le deuxième, « au delà du bien et du mal » qui est un vieux film de 1977.

Et enfin le troisième film qui est « Et Nietzsche a pleuré », qui a reçu des critiques pour le moins moyennes qui expliquaient en substance que le film dépeignait un Nietzsche faible qui n’était pas celui de la réalité, donc comme par refus de me mettre dans la tête une image fausse et irrémédiable de ce philosophe dans ma tête je n’ai pas voulu voir ce film.

Puis quelques semaines après j’ai appris que ce film était tiré de l’excellent roman d’Irvin Yalom, et voyant les critiques toutes unanimement positives à son sujet m’ont donné envie de m’y intéresser puis de le lire.

Et là dès les premières pages je fus totalement subjugué de voir à quel point je lisais chaque mot de ce roman avec intensité, aucun ne m’échappais.

je faisais partie intégrante de cette histoire comme un spectateur volant entre les différents actes du récit.

Moi qui d’habitude lors de certaines lectures arrive parfois à sauter des phrases ou des passages totalement ennuyeux, ici, au contraire j’ai lu 500 pages et pas un seul mot de ce livre n’a pas été dévoré par mes propres yeux, chose pour le moins rarissime.

Irvin Yalom, l’auteur de ce livre mais aussi d’autres tout aussi connu, est un psychiatre américain, et écrivain hors pair comme il me l’a largement démontré dans chacune des phrases de son sublime

roman.

Pour décrire son roman, on peut dire qu’il est à la fois historique, philosophique, et psychologique.

Historique pour le contexte historique dont les personnages n’échappent pas, notamment l’antisémitisme grandissant à Vienne dans les années 1880. Historique aussi pour les biographies respectées des personnages, mais pas dans ce présent fictif de l’année 1882 puisque cette rencontre entre le psychologue Breuer et Friedrich Nietzsche n’a jamais eu lieu même si elle aurait pu l’être, d’où le fait que ce soit un roman historique fictif.

Il est philosophique dans ses dialogues magnifiquement écrits qui décrivent avec une justesse peu commune la pensée du philosophe Nietzsche qui est pour le moins incomprise par un bon nombre de gens.

Il est psychologique dans ce que j’aime par dessus tout, c’est a dire tout ce que regroupe le film « dangerous method » qui est un de mes films préférés.

Mais ce qu’il y a de meilleur dans ce livre c’est l’association de la philosophie et de la psychologie qui sont étroitement liés dans la pensée de Nietzsche qui lui même se considérait plus comme un psychologue que philosophe.

C’est un livre avec une certaine hauteur philosophique comme j’aime par dessus tout. Les sujets abordés dans ce livre nous touchent tous : La peur de la mort, de l’amour, du choix dans la vie et du destin. Ces thématiques ne sont pas abordées comme il est coutume de faire dans les films ou les livres qui se veulent philosophes en sortant des phrases kitch qui paraissent superficielles au possible.

Non ici c’est quasiment un livre de philosophie, un genre qui me plaît énormément qui est le roman philosophique, où par delà des moyens abstraits qui sont inhérents à la philosophie, ce roman nous emmène dans la chose concrète de ce qu’est une vie réelle et non abstraite.

Après j’ai peut être adoré ce livre parce que j’y étais préparé.

En lisant auparavant les livres de Nietzsche et en m’intéressant à la psychanalyse, et la psychologie en général ce roman est pour moi une bénédiction. Ce qui fait que lors de cette lecture je me suis retrouvé comme un poisson dans l’eau, je me suis retrouvé dans mon élément, et aucun des termes utilisés ne m’ont paru incompréhensibles ou étrangers, ce qui peut être le cas sur d’autres lecteurs moins préparés, c’est pour cela que d’un côté cette excellente lecture a été excellente subjectivement et que d’un autre point de vue il pourrait être ennuyeux pour quelqu’un totalement étranger au monde de la philosophie et au monde de la psychologie.

Bref cette lecture a été la plus passionnante de ma vie pour l’instant.

Et des trois livres que j’ai déjà lus depuis ce début d’année 2017 qui sont « aurore » de Nietzsche et « Dracula » qui est une biographie de Vlad III l’empaleur, « Et Nietzsche a pleuré » est le premier sur le podium, et ça fait du bien de commencer l’année avec un coup de cœur comme celui là qui marque aussi mon retour sur ce blog !

Un homme de lettre

18 réflexions sur “Et Nietzsche a pleuré, une claque philosophique

  1. dompteurdemots dit :

    Bonjour Homme de lettres. Vous remarquerez que nous sommes jumeaux. Non seulement jumeaux, mais nous avons en plus des intérêts communs. Étranges coïncidence.

    Et Nietzsche a pleuré est le meilleur bouquin de Yalom alors n’élevez pas trop vos attentes pour les prochains. Le Problème Spinoza est tout de même formidable. Il y a aussi La Méthode Schopenhauer, moins bien construit mais bon, ça ne gâche pas le plaisir de lire un roman philosophique !

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  2. mke06 dit :

    Je suis justement en train de le lire. Un auteur fabuleux dont j’ai déniché 2 livres en m’agenouillant dans une librairie où ils étaient bien cachés où je croyais ne rien trouver. Je suis repartie avec Le problème Spinoza – génial aussi -et celui-ci.
    Un auteur à suivre et ne pas perdre de vue, assurément.

    Aimé par 1 personne

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