Lire ou ne pas lire la philosophie?

Il est évident qu’avec l’arrivée des écrans tels que la télévision, ordinateur, smartphone, tablette, les gens ont perdu un certain goût pour la lecture. Premièrement par manque de temps, car le temps que l’on passe sur nos écrans on ne le passe plus pour lire des livres cela paraît logique. Deuxième raison, nous sommes arrivés dans un temps différent de celui d’autrefois, un temps des nouvelles technologies, un temps qui prône la rapidité de toute choses.

Aujourd’hui sur internet en deux clics on trouve toutes les informations possibles et inimaginables.Quand au siècle dernier on mettait plusieurs heures pour aller d’un village à un autre, aujourd’hui en 8h de vol on fait Paris-New York .

 

Il est évident que ce n’est plus le même temps qui s’écoule entre celui d’hier et celui d’aujourd’hui. Le monde a changé. Notre pouvoir de concentration aussi. Quand on pouvait rester concentrer des heures lors d’opéras , de film (autant en emporte le vent dure 4h), de lecture où des livres pouvait faire 1000 pages sans que l’on se plaigne de sa longueur.

Nous avons été formaté au montage cut ! Maintenant, nous pouvons traiter d’un sujet seulement si nous sommes concis et assez éloquents pour nous tenir en éveil, et garder intact notre  »concentration »..

Bref plus personne ne veut perdre une seconde de son temps et paradoxalement l’homme d’aujourd’hui n’en a jamais autant perdu pour des choses aussi futiles, irréelles, virtuelles qu’auparavant dans l’histoire de l’humanité. Une sorte de mélange entre la chute du niveau scolaire, l’arrivée des écrans et cette course infinie au temps à fait perdre l’envie aux personnes de lire.

Nous sommes dans un temps nihiliste où le présent ne s’enracine plus dans le passé, seul l’éternel présent compte. Et il est logique que dans un temps nihiliste, les gens lisent moins, et passe leur temps à l’amusement perpétuel sans vraiment penser ou réfléchir. Même si la lecture s’est très largement diversifié, comics, BD, Heroic-fantasy, manga, science fiction, etc… la vraie littérature classique et surtout la philosophie est quant à elle délaissée.

Les fondamentaux ne sont plus lu. Il y a une différence entre lire le seigneur des anneaux et lire Platon. Les livres philosophiques ou d’excellents romans peuvent changer notre vision des choses et même notre vie. Ils nous améliorent et font sortir les meilleures choses qu’il y a en nous.

Les livres tels que le seigneur des anneaux ou d’autres (attention je n’ai rien contre cette saga, j’en suis même fan) vous font eux au contraire vous désintéresser du réel et vous font aimer un monde qui n’existe pas. Ce serait plus judicieux d’aimer déjà le monde tel qu’il est avant d’en aimer un autre. Je ne dis pas de ne pas lire des romans pour pouvoir nous évader dans un autre univers. Je dis seulement que ce n’est pas la solution pour pouvoir rendre nos vies plus heureuses, et ça passe d’abord par une acceptation du monde, du vrai monde. Mais loin de moi l’idée de dire de ne pas lire de la littérature, car ce serait mal me comprendre. Ici je fais l’éloge de la philosophie qui est très peu lue comparé à la littérature.

Maintenant que la différence est faite entre lires des livres qui nourrissent notre intelligence, et ceux qui cultivent notre imaginaire; pourquoi les gens se sont-ils désintéressé du savoir ?

Quand on peut dans un roman sauter certains moments de descriptions qui n’en finissent plus, au contraire dans les livres philosophiques chaque mot compte. Chaque phrase est là pour nous faire adhérer à un point de vue, ou une doctrine philosophique. La lecture est donc forcement plus longue ou plus ennuyeuse pour certains, d’où un certain désintérêt pour cette matière.

Le temps d’adaptation est parfois long (pour moi il m’a fallu environ 5 livres avant que je lise plus vite sans saut de concentration) mais forcez-vous, cela en vaut la peine croyez-moi.

Le savoir est une arme à la portée de tous, servez-vous-en. Vous n’êtes le moins de personnes. Pauvre, riche, tout le monde peut acheter un livre de 4 euros ou même aller à la bibliothèque, vous n’avez pas d’excuses.

Si par prise de conscience (comme cela a été mon cas) vous vous mettez à dévorer tout type de livre, faites attention néanmoins. Lire un livre de philosophie, le finir, le refermer et passer à un autre livre ne rime à rien. Si vous faites cela, votre cerveau ne sera qu’un agrégat d’idées sans clarté ! Ainsi les auteurs feront un coup d’État dans votre esprit et vous ne serez plus capable de penser par vous même, vous penserez ce que les auteurs pensent. D’Alembert le disait parfaitement « trop de lecture peut étouffer le génie. »

Comme pour la batterie d’un ordinateur portable, si vous la laissez branchée continuellement, la batterie, qui à besoin de se vider et de se remplir, va petit à petit perdre de son autonomie quand elle sera débranchée de sa source d’énergie. C’est la même chose pour l’esprit.

Comment remédier à cela ? Marquez un temps d’arrêt entre vos lectures, méditez sur ce que vous avez retenu du livre, assimilez ces connaissances et ces points de vue. Ensuite réfléchissez sur la pensée du philosophe, si vous trouvez cette pensée juste, si elle vous convient à vous. La parole d’un philosophe n’est pas parole d’évangile, ni une parole de vérité absolue. C’est vous qui détenez votre propre vérité.

Certes des philosophes vont vous influencer plus que d’autres au cours de votre vie, mais vous aurez gardé votre capacité de juger ce qui est bon et ne l’est pas dans une œuvre. Prenez ce qui est bon chez un philosophe et retirez ce qui ne l’est pas. Voilà comment, selon moi, on lit de la meilleure des façons des philosophes, des psychanalystes, des politiques et j’en passe.

Enfin je dirai que lire la philosophie est nécessaire pour la majorité d’entre nous qui ne sommes pas des génies. Les livres arrivent à mettre en forme nos pensées les plus profondes et les plus dures à prononcer. On ne devient pas Stoïcien, on ne devient pas Nietzschéen, on l’est déjà. Les livres permettent de réveiller ce qui sommeille en nous depuis le début, et en quelque sorte, cela nous aide à devenir ce que l’on est.

Comme disait Jean Guéhenno, La vraie lecture commence quand on ne lit plus pour se distraire et fuir mais pour se trouver..

8 réflexions sur “Lire ou ne pas lire la philosophie?

  1. Romy21 dit :

    Bonsoir,
    En effet aujourd’hui on vit dans un monde où tout est rapidité, enfant et ado je passait des heures à dévorer des romans et il m’arrivait de prendre des moments de solitude pour réfléchir tranquillement. Mais maintenant entre les études le portable et internet plus le temps de souffler et quand j’ai la chance de partir un week-end à la campagne c’est ma seule solution pour me couper de ce rythme et ça fait un bien fou !!
    Bref avec les études j’ai aussi abandonné la lecture à mon grand regret, j’avoue que j’adorais lire pour le plaisir des romans, pas forcément de la grande littérature mais des romans quand même ! Et là mes seules lectures sont celles à lire pour les cours et j’avoue que je n’arrive pas du tout à accrocher avec les livres philosophiques car je suis du genre à lire pour m’évader mais bon peut-être qu’avec le temps j’y arriverais 🙂

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  2. marie dit :

    Bonsoir, je lis beaucoup, beaucoup trop selon mon entourage, mais que voulez-vous, enfant unique, je n’avais que ce moyen pour me distraire et croyez moi, le goût de la lecture m’est resté. Mes parents lisaient beaucoup aussi, bref, je crois bien que les livres sont mes meilleurs amis. Bonne soirée MTH

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  3. brindille33 dit :

    Bonsoir,
    Merci pour cette excellente présentation à la philosophie. Mon grand regret est de ne pas avoir eu ce cours en Belgique jusqu’à la terminale, le niveau de votre BAC.
    Je n’ai pas pu poursuivre mes études et le manque de cette connaissance s’est toujours fait ressentir.
    Depuis lors j’ai acheté des livres pour l’aborder de manière assez subtile comme « Le monde de Sophie » de Jostein Gaarder, que j’avais commencé à lire. Je me suis arrêtée à Kant, ne comprenant plus le sujet. A relire depuis son achat, j’ai tout oublié. 🙂

    Je suis totalement d’accord avec vous que lire de la philosophie, c’est à petites doses pour intégrer les idées, les pensées afin qu’elles atteignent, du moins les méandres de mes pensées qui ne doivent pas nécessairement entrer en adéquation, mais du moins porter à réflexion.
    Ensuite j’ai acheté un livre : Philosophie, les auteurs, les oeuvres de Jacqueline Russ édité chez Bordas. Comme je suis retraitée, et que je procrastine beaucoup, je n’ai pas eu le « temps » de l’ouvrir. Je me disperse, et puis, et puis, j’oublie 🙂
    Merci pour vous être inscrit à mon blog qui est sans grande prétention et où je n’écris pas toujours ce que je souhaiterais, car justement je réponds longuement, et prends beaucoup de temps lorsque je m’arrête sur un blog pour écrire mes pensées. Je suis quelque peu déconnectée de la visite chez les autres blogueurs(ses) où je suis inscrite. Je m’inscris au vôtre, mais je serai en ce moment surtout, peu présente. Lorsque j’aurai déménagé, j’aurai bien plus de temps, (je l’espère 🙂 ) pour aller davantage visiter. Toutefois, je privilégie la vie réelle en ce moment. Le temps passe trop vite, au fil des années qui s’écoulent.
    J’en ai d’autres de livres dans la section philosophie. J’avais commencé les lettres à Lucilius de Sénèque. 🙂

    A bientôt.
    Geneviève

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